Wokisme

Être « woke » (terme anglais), c’est être « éveillé » aux injustices subies, dans les pays occidentaux, par les minorités, au premier rang desquels les femmes, les personnes de couleurs et les personnes LGBTIQ+.
Une « minorité », ce sont des personnes qui, du seul fait de leur identité, subissent une oppression.
Et quand une personne fait partie de deux minorités (comme femme et comme lesbienne par exemple), elle est à l’intersection de deux oppressions : c’est l’intersectionnalité.

L’oppression serait « systémique », c’est-à-dire qu’elle est un système, la culture, le savoir, l’économie, le droit et la société étant organisées pour assurer la domination des hommes sur les femmes, des hétéros sur les personnes LGBTIQ+, des blancs sur les personnes de couleur, etc.
Le « système », c’est par exemple la différence des sexes, qui serait construite par la société : dès la naissance, on « assigne » un sexe au nouveau-né puis on l’éduque conformément aux « stéréotypes de genre » (c’est la théorie du genre). L’objectif serait de conditionner les petites filles pour être des femmes soumises aux hommes et les petits garçons pour exercer le pouvoir. Il serait aussi de « fabriquer » des hétérosexuels, la complémentarité dérivant de la différence des sexes.

Les militants woke pensent aussi que « les droits sexuels et reproductifs » sont injustement réservés par la société aux couples homme-femme : autoriser la PMA spécifiquement aux couples souffrant d’infertilité serait une discrimination et une inégalité, signe du système d’Etat LGBTphobe. Et la décolonisation n’aurait pas réellement eu lieu : elle existerait toujours mais sous une autre forme et les personnes de couleurs en seraient les victimes. C’est la théorie post-coloniale.

Penser que la culture et la société occidentales sont organisées pour opprimer des minorités est une forme de paranoïa, de complotisme, qui génère du ressentiment, voire de la haine.
Le wokisme implique de tout « déconstruire », c’est-à-dire, en fait, de démolir ce qui structure notre société, y compris ce qui est fondé sur la réalité humaine : les sexes masculin et féminin, le mariage homme-femme et la filiation père-mère-enfant. Les militants woke revendiquent donc notamment le mariage de personnes de même sexe, la PMA sans père et la GPA. Or ces pratiques, entre autres choses, privent sciemment des enfants de père ou de mère pour toujours, et la GPA génère un trafic international d’êtres humains.
Le courant woke est aussi à l’origine de la propagande sur l’identité de genre et sur la « transidentité ».
Pour être autonome (non opprimé par la société), il faut oublier l’identité sexuelle : chaque individu doit définir son « identité de genre » suivant son ressenti.

Le wokisme est dangereux parce qu’il est idéologique : il prétend tout expliquer par une seule idée, celle de l’oppression. Il constitue une caricature outrageuse des personnes et des relations humaines. Il occulte la réalité de la vie. Le wokisme est même totalitaire : en apparence, il recherche le bien de tous avec ses slogans, qui sont l’égalité, la diversité et l’inclusion. Il vise une société idéale, parfaite, mais il part de mensonges parce qu’il nie le réel. C’est ce qu’on appelle une utopie. Et pour réaliser cette utopie, il faut aussi surveiller et dénoncer toute personne qui ne pense pas comme il faut : si elle n’est pas pour la lutte contre les stéréotypes de genre, la transidentité et toutes les revendications militants woke, elle est « transphobe », « homophobe », « sexiste », et même « fasciste », « réactionnaire », etc. L’intéressée est dès lors clouée au pilori, médiatique et social : les militants se déchaînent sur les réseaux sociaux puis dans les médias jusqu’à ce qu’elle reconnaisse sa faute et, littéralement, disparaisse. C’est la « cancel culture », qui peut s’attaquer aussi à une entreprise ou une institution. Le wokisme implique de rééduquer pour bien penser (d’où les formations mises en place pour les fonctionnaires, les salariés, etc) et en particulier les enfants « dès le plus jeune âge », à l’école ou ailleurs.

Le wokisme est un nouveau totalitarisme, un « totalitarisme courtois » suivant l’expression de Michel Onfray.

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