Fertilité et réponses de l’offre de travail aux allocations familiales : conséquences de l’introduction des prestations sous condition de ressources en France
Le contexte
Le système français s’inscrit dans une longue tradition de politiques natalistes et de protection de la famille. Par rapport aux autres pays de l’OCDE, la France a l’un des régimes de prestations familiales les plus généreux et dépense relativement plus en termes d’investissement public dans les familles avec enfants.
Toutefois, en 2014, le gouvernement français a entrepris une série de réformes conduisant à une réduction de l’aide versée aux familles les plus aisées tout en augmentant les transferts vers les ménages les plus vulnérables. Avant la réforme, les parents avaient droit à un montant universel d’allocations de base, sans condition de revenu du ménage. Après 2014 le taux d’allocation de chaque ménage est devenu tributaire de son revenu disponible.
C’est ainsi que, pour les ménages à faible revenu les allocations sont restées inchangées, pour les ménages à revenu moyen les allocations ont été diminuées de moitié, et pour les ménages à revenu élevé, elles ont été entièrement supprimées.
Résultats empiriques
Les résultats de cette étude suggèrent que chez les couples à revenu moyen, une réduction de moitié des allocations pour la petite enfance n’a pas d’impact significatif sur la fécondité. En revanche, chez les ménages plus aisés, une suppression totale des allocations entraîne une baisse de la fécondité.
En ce qui concerne l’offre de travail, une diminution du montant des allocations, en recevant soit la moitié des allocations, soit aucune allocation, est associée à une augmentation des heures travaillées, tant pour les femmes que pour les hommes.
Il est néanmoins important de noter que les résultats suggèrent que la réforme n’a pas eu d’impact sur la décision de devenir parents pour les ménages sans enfants avant la réforme, mais qu’elle a eu un impact sur la décision d’avoir un enfant supplémentaire pour les parents.
Conclusion
Ces dernières années, les dépenses publiques consacrées aux prestations familiales dans les pays de l’OCDE ont diminué, passant de 1,4 % du PIB en 2009 à 1,2 % du PIB en 2017. Au cours de la même période, la fécondité dans les pays de l’OCDE a diminué, passant de 1,8 à 1,7 naissance par femme.
Alors que la fécondité dans les pays de l’OCDE est en baisse constante depuis 1960, et que la réduction des prestations n’est qu’un des nombreux facteurs susceptibles d’influer sur ces tendances, les données recueillies en France suggèrent que les prestations familiales jouent un rôle important dans la détermination des décisions des ménages en matière de fécondité et de marché du travail.
L’acquisition du langage chez le bébé commence avant la naissance
En étudiant l’activité neuronale de nouveau-nés, une équipe menée par Judit Gervain, chercheuse au laboratoire de psychologie de la perception de l’Université Paris Descartes, démontre que l’exposition prénatale à la langue maternelle participe à l’émergence d’une spécialisation précoce du cerveau, favorisant la maîtrise du langage après la naissance.
Un apprentissage qui débute in utero
Au cours d’une expérience imaginée par les chercheurs, 33 nouveau-nés français âgés de 1 à 5 jours ont écouté des versions française, anglaise et espagnole d’un conte durant leur sommeil. Lorsque les nourrissons ont entendu le récit raconté en français, les chercheurs ont enregistré une augmentation notable des oscillations cérébrales spécifiquement liées à la perception et au traitement de la parole. Ce n’était en revanche pas le cas pour l’espagnol et l’anglais : après la stimulation sonore, le cerveau retournait systématiquement à son activité par défaut.
La consultation partisane du CESE sur l’éducation à la vie affective et sexuelle
« Face à la montée de mouvements conservateurs […] et aux études récentes faisant état d’une régression » le conseil économique, social et environnemental (CESE), reconnu comme la troisième assemblée constitutionnelle, a publié une consultation sous la forme de questionnaires visant à faire un point sur l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). Un prétexte du gouvernement pour « aller encore plus loin dans l’éducation sexuelle auprès des jeunes enfants », selon Ludovine de La Rochère.
En France, le programme EVARS est dispensé à l’école, « du CP à la terminale ». En pratique, les cours dispensés en la matière sont assez flous. « Ce sont des recommandations de l’Education nationale adressées aux enseignants, rarement assorties de contenus précis, explique Ludovine de La Rochère. Chacun fait un peu à sa sauce ».
Un questionnaire qui pose problème
Dans la consultation, une question adressée aux jeunes sur leur manière de se renseigner sur le sujet propose la réponse suivante : « je consulte des films pornographiques ». « Ceci prouve que les enfants sont informés de manière largement inadaptée. Ce questionnaire pose problème parce qu’il fait pression au lieu de privilégier l’écoute. Il contribue à inciter l’Education nationale à proposer davantage de programmes scolaires très idéologiques », d’après Ludovine de La Rochère.
Autre problème : les parents sont le grand absent de la consultation.