« L’esclavage est l’état ou condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux » suivant l’article 1er de la Convention relative à l’esclavage. Louées et utilisées pour produire des enfants pour des tiers, les mères porteuses sont typiquement victimes d’une forme d’esclavage, tout comme les enfants concernés, qui sont l’objet de contrats afin d’être arrachés à leur mère et à leur pays.
Parce que cette pratique inhumaine piétine la dignité des femmes et des enfants, la France doit prendre la tête d’une initiative internationale pour mettre un coup d’arrêt à ce trafic international d’êtres humains. C’est ce que le gouvernement de François Hollande en 2014* puis Emmanuel Macron en 2017 avaient successivement annoncé**. Dans un courrier adressé à Elisabeth Borne en cette Journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition, Le Syndicat de la Famille demande que cette initiative soit remise à l’agenda dans les meilleurs délais.
5,8 milliards de dollars en 2021 : d’après le cabinet états-uniens Global Market Insight, c’est l’ampleur du marché mondial de la GPA, cet acronyme derrière lequel se cache un business aussi intense que sordide. La maternité n’est pas et ne sera jamais une prestation, un contrat liberticide pour les femmes qui rapporte des dizaines de milliers de dollars aux agences, biologistes, avocats, financiers, assureurs, etc.
Parce qu’elle est « une marchandisation de la femme », comme l’a plusieurs fois souligné Emmanuel Macron, la pratique de la GPA est interdite en France. Mais l a dignité des femmes n’a pas de frontière ni de couleur de peau : il est par conséquent inacceptable de fermer les yeux sur l’exploitation de femmes d’autres pays par des ressortissants français et sur le développement global de ce trafic.Ce qui est intolérable pour les femmes en France l’est aussi aux quatre coins du monde.
C’est pourquoi Emmanuel Macron, en 2017, s’était déclaré favorable à une initiative internationale, tout comme le Gouvernement de François Hollande s’était déclaré, par la voix du Premier Ministre de l’époque, Manuel Valls, pour que la France s’engage sur ce chemin d’humanité : « ll faut rappeler la responsabilité de tous les États dans la lutte contre la commercialisation des êtres humains. La France entend promouvoir une initiative internationale qui pourrait aboutir, par exemple, à ce que les pays qui autorisent la GPA n’accordent pas le bénéfice de ce mode de procréation aux ressortissants des pays qui l’interdisent. À la demande du président de la République, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, prendra dans les semaines qui viennent des initiatives pour trouver le cadre approprié. C’est une action de long terme. »
Pour Le Syndicat de la Famille, la situation dramatique des mères porteuses et des enfants arrachés à leur mère et à leur pays appelle une réponse déterminée et pleine d’humanité. Le cas médiatisé des femmes ukrainiennes a ému le monde entier. L’heure est venue de mettre un terme à ce business aussi lucratif que sordide.
*Source : La Croix, 2 octobre 2014, ITW de Manuel Valls
** Source : Le Figaro du 28 avril 2017, interview d’Emmanuel Macron : « la France doit lancer une initiative internationale pour protéger les mères et les enfants, et être aux avant-postes de ce combat. »