Atlantico : La Manif pour tous a mené une enquête sur le salon Désir d’enfant. Pourquoi s’être intéressé à ce salon ?
Ludovine de La Rochère : Le salon Désir d’enfant s’est tenu deux fois à Paris, en 2020 et 2021. Comme nous suivons les organismes qui promeuvent la GPA, nous avons découvert ce salon avant sa première édition. De nombreuses organisations proposant des GPA à l’étranger étaient partenaires de l’événement la première année et les conférences portaient sur la GPA et la PMA sans père, alors qu’elle n’était pas encore légale en France. Nous avions à l’époque fait un constat d’huissier, réalisé une caméra cachée, etc. Nous avions aussi organisé un événement devant le salon pour protester contre la tenue de l’événement. Des journalistes avaient alors confirmé ce que nous dénonçons. La deuxième année, ils ont été plus prudents. Leur programme de conférence aété affiché au dernier moment pour éviter la polémique. Nous avons là encore organisé un événement, de 48h, pour les gêner. Cela a nui à leur nombre de visiteurs selon nos informations. Cela n’a pas empêché le salon de se tenir, mais il fallait se montrer plus intéressé pour avoir des informations sur la GPA. Nous avons effectué d’autres caméras cachées et pris des contacts pour des rendez-vous ultérieurs afin de donner suite sur la GPA. Dans notre enquête, nous montrons l’illégalité de ce qui se passe au salon et l’hypocrisie de nos dirigeants. Nous souhaitons faire connaître ces choses publiquement et faire bouger la justice et le gouvernement afin de faire reculer le salon.
Qu’est-ce qui est illégal dans les pratiques du salon ?
Le droit français interdit la GPA sur le territoire français. Malheureusement, elle n’interdit pas de commander une GPA dans un pays où elle est légale. Donc on ne peut rien faire. En revanche, le droit français interdit de s’entremettre entre une mère porteuse éventuelle et des personnes qui veulent un enfant. L’entremise et la tentative d’entremise sont punies par la loi.
Vous évoquez l’hypocrisie des dirigeants, de quoi parlez-vous ?
Nous avons alerté beaucoup de monde : la préfecture de police de Paris, le ministère de la Santé, de la Justice, de l’Intérieur. Chacun s’est renvoyé la balle sans faire quoi que ce soit. Nous avons aussi prévenu …