Alors que le pouvoir d’achat s’impose comme un des thèmes majeurs de la campagne électorale, les vieux clivages reprennent une nouvelle jeunesse. Emmanuel Macron continue de s’enfoncer dans ses habits d’ancien ministre de François Hollande en s’opposant à la proposition de loi centriste adoptée en 1ère lecture au Sénat qui vise à rétablir l’universalité des allocations familiales. Celle-ci ne sera pas examinée par l’Assemblée nationale en raison du refus du gouvernement de l’inscrire à l’agenda. Etrange conception de la démocratie, du débat parlementaire et des initiatives des sénateurs centristes. Il y a pourtant un principe de solidarité horizontale entre les foyers avec enfants et les foyers sans enfant qui fonde la politique familiale, et la déconstruction de celle-ci, par François Hollande puis par son successeur, a considérablement impacté les familles comme l’atteste malheureusement le déclin de la natalité française depuis 2015. A revenus égaux, le fait d’avoir des enfants impliquent un investissement et des renoncements importants dont bénéficie toute la société et doit donc être reconnue par cette dernière. Certes, des familles doivent être plus particulièrement soutenues – c’est la finalité de la politique sociale et non de la politique familiale. C’est pourquoi l’universalité des allocations familiales a été intégrée dans le programme d’autres candidats : Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan. Cette question ressuscite donc un clivage politique droite/gauche qu’Emmanuel Macron prétendait dépasser.
« En refusant d’inscrire à l’agenda de l’Assemblée nationale la proposition de loi Henno sur l’universalité des allocations familiales pourtant votée en 1ère lecture par le Sénat, le gouvernement confirme une fois de plus son idéologie anti-famille. Alors qu’elle est plébiscitée par les Français parce qu’elle est le premier lieu d’accueil, de solidarité, d’éducation, de dignité et le moteur de l’économie, des politiques publiques ambitieuses doivent la soutenir. Les positions sur ce sujet révèlent le cœur de la vision des candidats pour la société de demain. La famille commence ainsi à s’imposer dans la campagne. C’est au moins ce qu’aura permis cette proposition pourtant balayée d’un revers de main par le gouvernement » souligne Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour tous.