Ce vendredi 24 mars, à l’occasion de ses dix ans, la Manif pour tous est devenue le « Syndicat de la famille ». Explications avec Ludovine de La Rochère, sa présidente.
Sabine de Villeroché. Quel bilan tirez-vous de ces dix années de LMPT ? Et pourquoi tirer un trait ? Est-ce faute de combattants ou simplement parce que son objet (l’opposition au mariage pour tous) est dépassé ?
Ludovine de La Rochère. Nous ne tirons pas un trait sur la Manif pour tous, bien au contraire ! Le Syndicat de la famille est le prolongement, assumé et fier, de la Manif pour tous. Ce nouveau nom dit l’objectif – la famille – et les moyens : toutes les actions susceptibles d’être efficaces, donc des manifestations, mais pas seulement.
Le bilan de ces dix années est riche. Il y a eu malheureusement des échecs, bien connus. Mais il y a eu aussi des victoires, importantes et concrètes, et des fruits, nombreux. Je pense, par exemple, au retrait, par Jean-Marc Ayrault, de « l’éducation au genre » qui était prévue dans la loi de refondation de l’école, en 2013. Je pense au retrait, le lendemain de l’une de nos manifestations de 2014, du projet de loi « familles » porté par le ministre Dominique Bertinotti… Je pense aussi au renoncement officiel de François Hollande, en 2016, à la PMA sans père, ou encore à son renoncement à légaliser l’euthanasie, « à cause de la Manif pour tous », avait-il précisé.