Il y a dix ans, malgré l’opposition de millions de Français dans les rues, la loi Taubira autorisant le mariage homosexuel était votée au Parlement. Patronne de La Manif pour tous, Ludovine de la Rochère tord le cou au narratif médiatique, qui y voit la victoire du progrès contre l’homophobie des forces conservatrices.
La France « célèbre » les dix ans du mariage pour tous. Quel regard portez-vous sur le narratif médiatique ?
C’est pathétique. D’abord en matière de désinformation : on répète que la loi Taubira est formidable et que la société n’a pas été bouleversée contrairement à ce que prétendaient ses opposants. Or c’est complètement faux : ils passent sous silence l’adoption, la PMA sans père et la théorie du genre qui se diffuse partout. Ensuite, on retrouve la pauvreté des arguments de l’époque, par exemple le fait que cette loi était une loi pour l’égalité – alors que le mariage n’est pas un droit. Il y a aussi l’argument de l’amour – or la loi n’est pas là pour s’occuper de l’amour. Le code civil ne s’est intéressé au mariage que pour fonder les familles et donc permettre le renouvellement des générations nécessaire à la société. L’amour ne doit pas justifier le fait de priver volontairement un enfant de père ou de mère. Un enfant, on l’a pour lui-même et non pour soi-même.