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CP – Projet de programme d’éducation sexuelle à l’école : les parents exclus et toujours de l’idéologie

Alors que la consultation du CSE s’est achevé sur l’adoption d’un texte modifié, mais dans le mauvais sens, de très nombreux parents sont scandalisés d’être exclus de l’information en amont sur les séances et très inquiets de l’inspiration idéologique du texte

Alors que le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) vient de valider le projet de programme d’éducation affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS), Le Syndicat de la Famille a reçu aussitôt de très nombreux messages de parents inquiets, à l’instar des 35.000 personnes qui ont signé la pétition pour la révision du texte. Les parents regrettent vivement la suppression de l’information des familles en amont des séances d’EVARS. Pourquoi cette peur des syndicats d’informer les parents, si ce n’est parce que le projet de programme est loin de la neutralité philosophique et politique requise ?

L’égalité homme-femme et la lutte contre les violences et le harcèlement, objectifs affichés du projet de programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle, font évidemment consensus. Le Syndicat de la Famille, comme les parents, y est bien sûr favorable.

Mais les militants de ce projet de programme font mine de croire à la contestation de ces objectifs, masquant ainsi la réalité du débat, qui est le contenu même du projet de programme et la manière – parfois contre-productive – de répondre à ces objectifs.

Le Syndicat de la Famille se réjouit de la suppression de la partie « sexualité » pour les classes de primaire, de l’insistance sur le respect de soi-même et d’autrui et des informations qui peuvent rassurer les adolescents sur le caractère fictif des images véhiculées par les réseaux sociaux.

Il regrette en revanche que le texte reste largement idéologique et lacunaire :

Au motif évidemment louable de l’égalité, la lutte contre les stéréotypes de genre est omniprésente dès maternelle, sous la forme d’une contestation systématique de toutes les représentations mentales que peuvent avoir les enfants du féminin et du masculin. La critique permanente de tout ce qui pourrait faire penser à une différence entre homme et femme va à l’encontre de l’objectif d’égalité, qui supposerait au contraire la valorisation des filles comme des garçons, la connaissance des ressemblances comme des différences (physiques, mais aussi physiologiques, émotionnelles, cognitives, etc.), mais sans généralisation absurde, chacun étant unique. Cela aiderait les garçons et les filles à se comprendre et créerait de la confiance les uns dans les autres ! Quant à la liberté, pour les uns comme pour les autres, d’exprimer leurs préférences en matière de jeux, métiers ou autres, elle est une évidence, qui doit être exprimée en positif et non sur la base de l’idée caricaturale d’un « patriarcat systématique ».

La déconnexion qui est faite, à partir de la 5e, entre sexe et genre est inacceptable : laisser penser aux élèves que le genre (l’expression sociale et culture de l’identité sexuelle) est indépendant du sexe (biologique) est fondée sur une idéologie. Une telle affirmation, qui met en doute leur identité, est susceptible de troubler des adolescents, en pleine recherche de compréhension et d’estime d’eux-mêmes. Le rôle des éducateurs est d’abord de donner du sens, de rassurer et de conforter les jeunes sur ce qu’ils sont.

Par ailleurs, des lacunes importantes portent aussi préjudice à la pertinence du texte :

Rien sur le couple, rien de positif sur la maternité (seule la grossesse précoce et non désirée est abordée), rien sur la paternité… ces événements majeurs de la vie découlent pourtant aussi des relations amoureuses et sexuelles. L’EVARS pourrait d’ailleurs être l’occasion de donner envie, un jour, de fonder une famille. Dans le contexte actuel de dénatalité et de développement de la solitude, cela ne pourrait être que constructif.

Rien sur les valeurs personnelles, les choix en conscience, l’éthique, même à propos du consentement. Pour aller plus loin que le « j’ai envie/ j’ai pas envie » et mieux étayer le consentement ou non consentement, quelques clés de réflexion seraient très précieuses pour les jeunes (est-ce bon pour moi, pour l’autre ? pour mon avenir ? suis-je réellement prêt/en accord aussi avec ma raison, mon coeur, mes émotions ? Etc.)

La prévention vis-à-vis de la pornographie est bien trop tardive (elle n’est vraiment développée qu’en 4e). Elle devrait être largement renforcée en CM2, et réitérée au moins une année sur deux vu les chiffres annoncés par les études et les violences sexistes et sexuelles que le porno génère.

Sur les « nude », à l’origine de nombreux drames de harcèlement sexuel, il est nécessaire de dire et répéter aux élèves qu’ils ne doivent pas envoyer de nude ! En l’état, ce qui est prévu par le programme est insuffisant vu les risques.

Il manque la prévention vis-à-vis des bloqueurs de puberté, des hormones et de la chirurgie de réassignation sexuelle. Les dangers sur la santé physique et mentale comme les effets irréversibles (la puberté ne se fera jamais, par exemple, au bout d’un certain temps sous bloqueurs) impose cette prévention, dans un contexte où les réseaux sociaux incitent à transitionner. Bien sûr, il y a des adolescents en souffrance. La recommandation responsable et raisonnable ne peut être alors que de consulter un professionnel de santé et non de renvoyer à une association militante et politisée.

  • Enfin, les établissements scolaires ne seraient plus tenus d’informer les parents en amont des séances. Une volonté du CSE contraire à l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, suivant laquelle « « Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. »

Le Syndicat de la Famille appelle Elisabeth Borne à donner la priorité à l’intérêt supérieur des enfants, à leur développement personnel, au bénéfice qu’ils sont en droit d’attendre de l’EVARS et au respect de leurs parents.

 

Tel contact : 06 14 83 47 02

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