Nos politiques ne cessent de s’étonner, depuis quelques années, de la montée de la défiance des Français à leur égard et de la hausse de l’abstention à chaque élection.
Hélas, sur une question humaine et éthique majeure – celle de l’euthanasie, renommée « suicide assisté » ou « aide active à mourir » – la méthode politique ne progresse pas : un nouvel avis du CCNE, contredisant ses avis précédents mais répondant au vœu du président de la République, vient cautionner le nouveau projet sociétal. Une consultation citoyenne se déroule ensuite, dont les conclusions ne seront pas prises en compte, étant écrites d’avance.
Mais le fait est que les Français ne peuvent croire que ce qui n’était pas éthique hier devienne éthique aujourd’hui. La dignité humaine et le respect qui lui est dû ne changent pas au gré des majorités politiques.
Ces procédés, que l’on retrouve dans d’autres domaines – la Convention citoyenne sur le climat par exemple- sont indignes de tels enjeux. Ils décrédibilisent aussi bien le respect que prétend avoir Emmanuel Macron pour les Français que l’indépendance des institutions – dont celle du CCNE – vis-à-vis du politique.
«Toute la communication gouvernementale sur les mesures prises pendant la pandémie soulignait l’impératif de solidarité et de protection des plus vulnérables. Dans cette même période, de nombreux Français ont vécu très douloureusement le fait de ne pas pouvoir accompagner leurs proches jusqu’à leur dernier souffle à cause du Covid 19. Cette expérience très marquante rend encore plus incompréhensible la volonté d’Emmanuel Macron de légaliser la possibilité de donner la mort, un geste qui va à l’encontre de tout ce que nous venons de vivre », souligne Albéric Dumont, vice-président de La Manif Pour Tous. « Hélas, il n’est pas certain que cela soit entendu : pour Emmanuel Macron, consulter ne veut pas dire écouter » complète-t-il.