Il y a 10 ans jour pour jour, le 13 janvier 2013, la Manif pour tous réunissait plus d’un million de Français à Paris. Albéric Dumont, son vice-président, revient sur cette période de mobilisation historique et les fruits qu’elle aura porté.
Dix ans plus tard, comment regardez-vous cette époque de la Manif pour tous ?
Je m’en souviens avec une grande fierté et beaucoup d’émotion. Cela a été une séquence particulière, démentielle. Ce qui est fou c’est de voir à quel point nous sommes partis de rien pour arriver à des événements d’une telle ampleur. Tout a commencé sans moyens, sans locaux, sans réseau… et nous avons finalement passé quasiment neuf mois au cœur de l’actualité sans interruption. Il faut se souvenir que nous envahissions des avenues entières, nous faisions fermer des lignes de métro et retirer du mobilier urbain en lien avec les autorités pour faire passer les manifestations ! Aux invalides le 26 mai 2013, j’ai fait enlever tous les feux rouges pour laisser passer les banderoles trop larges. Nous menions tout de front, sans compter nos heures : les rencontres avec les élus, la pétition au Cese, les événements en semaine, le soir et le week-end, les accueils de ministres à la sortie des gares ou des théâtres… Nous avons toqué à des portes et découvert le monde politique, dans toute la France nous avons développé le formidable réseau et l’expertise que nous avons aujourd’hui, pour laquelle on nous sollicite régulièrement.
Certaines manifestations, comme celle du 13 janvier 2013, ont réuni plus d’un million de personnes… Comment expliquer un tel élan de mobilisation ?
Ce texte a blessé et alarmé un très grand nombre de Français, qui comprenaient à la fois sa violence mais aussi ses conséquences.